Non, ce n’est ni une serpillère améliorée, ni l’ourson de grand-maman après un passage dans le lavelinge… c’est un doudou, un vrai !
Elu objet transitionnel par excellence par le pédiatre et psychanalyste Winnicott, le doudou nous sauve dans bien des cas. Notre angoisse fatalement est ne pas le perdre. En attendant de pouvoir le retrouver par GPS, on vous dit comment gérer doudou au quotidien et limiter les pleurs en cas de perte.
Certes, il est attendrissant de voir un petit emmener son doudou partout avec lui, mais vous vous demandez bien quand le moment arrivera de se séparer de cette chose qui ne ressemble plus à rien. On vous rassure !
Enfin, si vous voulez tenter d’influencer le choix du doudou élu, voici nos préférés de la saison ... à mettre dès la naissance dans le berceau.
Un objet transitionnel Jusqu’à ses huit mois, le bébé est persuadé que sa maman et lui ne font qu’un. Il ne se perçoit pas encore comme une individualité et par conséquent, il ne considère pas encore les autres, comme distincts de lui.
Vers huit mois, sa perception du monde commence à se différencier. Il réalise peu à peu qu’il est un être à part, que sa maman et lui ne sont pas une seule et même personne. Cet apprentissage indispensable s’accompagne d’angoisse : si maman et moi sommes différents, c’est parce que je perçois qu’elle s’éloigne de moi, qu’elle peut disparaître de ma vue et je ne sais pas quand elle va revenir ! Cette étape entraîne une crainte, voire de la détresse. Grandir, c’est faire l’expérience de la solitude.
C’est durant cette période que le doudou peut (ce n'est pas une obligation!) faire son entrée dans la vie de l’enfant. Il choisit un objet qui représente pour lui la sécurité : le doudou devient une sorte de « maman » portative. Cet objet fait le lien entre les lieux (la maison, la crèche) et entre les personnes (maman, la nounou)…
Le choix des petits déroute souvent les adultes : alors que vous aimeriez le voir câliner le superbe nounours choisi avec amour, il persiste à s’accrocher à un vieux pull. A y regarder de plus près, on s’aperçoit que le choix n’a rien d’anodin. Ainsi le vieux bout de pull a peut-être été porté jadis par sa mère, est encore imprégné de son odeur, ou bien la petite poupée de chiffon a un toucher doux et sécurisant comme la peau de maman…
Proposez-lui de beaux doudous si vous en avez envie, mais ne cherchez pas à orienter son choix : c'est lui qui vit avec, pas vous !
Un doudou propre et en sécurité La pire mésaventure c’est un doudou plus là...
A cette évocation, la plupart des parents tremblent. En effet, sans doudou, c’est l’horreur : pleurs, cris, réclamation incessante, impossibilité de s’endormir. Or, malheureusement, un doudou qui manque à l'enfant (perte, oubli, lavage...) est une mésaventure quasi inévitable. S’y préparer permet d’éviter bien des drames.
> D’abord, si c’est possible, pensez à vous munir de plusieurs exemplaires de l’objet chéri. Lorsque vous voyez que votre enfant a jeté son dévolu sur une peluche ou une lange, courez vous en procurer un deuxième.
> Alternez les exemplaires : en cas de perte, pas de rejet de doudou n°2 pour cause d’odeur de neuf et d’usure imparfaite ! Et cela vous permet de laver doudou sans risque de crise le temps de la machine.
Si Doudou est perdu ... Votre petit va pleurer, réclamer… restez aussi calme que possible : cela aidera votre enfant. Pour autant, ne jouez pas l’indifférence. Compatissez, mais dans des limites raisonnables. «Je sais que tu es triste. On va faire le maximum pour essayer de le retrouver.» Mais ne promettez pas que vous allez réussir.
Pour l'aider, en fonction de son âge :
> A 5-6 ans, profitez-en. «Tu pourrais essayer de t’en passer au moins pour une nuit, maintenant que tu es grand : que tu vas à l’école/ que tu apprends à lire, etc. Tu en as sans doute moins besoin que lorsque tu étais tout petit ?»
> S’il est encore petit, s’il ne se calme pas, proposez un foulard, un tee-shirt que vous aurez porté ou sur lequel vous aurez vaporisé une goutte de votre eau de toilette…
Pensez à Internet pour lancer un avis de recherche : si quelqu'un en a pour vous, même si ce n'est pas la même odeur, cela peut marcher. Deux sites formidables et attendrissant d’annonces de doudous trouvés et de doudous recherchés :
www.lacabaneadoudou.com et
www.peluche.1001peluches.com/category/sos-doudou A quel âge quitter doudou ? Vous vous souvenez peut-être de Steevy s'endormant dans le Loft, son Bourriquet dans les bras. Alors, pas d'âge pour arrêter doudou ?! Disons qu'à un certain âge, on peut avoir un objet réconfortant mais il ne remplira plus toutes les fonctions de l'enfance.
Le plus souvent, les enfants restent accrochés à leur doudou jusqu'à 6 ans, moment où ils abordent une nouvelle phase de leur développement psychique, la phase oedipienne. Même s’ils ne le promènent plus partout, ils peuvent néanmoins être contents de le retrouver le soir, ou en éprouver le besoin en cas de problème : un chagrin, une visite chez le médecin, une nuit loin de la maison.
Si l’attachement au doudou perdure de manière excessive (angoisse si on oublie le doudou, impossibilité de s’endormir sans lui, etc.) au-delà de 7-8 ans, cela peut indiquer une difficulté psychologique (problème familial, social…). Un rendez-vous chez un pédo-psychiatre peut suffire à la résoudre.
Mais rassurez-vous : bien des «grands», y compris adultes, restent attachés à leur vieux doudou et ne s’en portent pas plus mal. Il existe même des sites de doudous pour grands (si, si), sans aucun caractère ambigu !
Sujet: Le doudou une vrai histoire d'amour 
